Le papillomavirus humain (HPV) est un enjeu de santé publique majeur, particulièrement en ce qui concerne la prévention et le suivi des lésions précancéreuses et cancéreuses du canal anal. Au Centre de chirurgie digestive et de proctologie à l’île de la Réunion, les Drs Bekkar et Gadsaud-Dauvin sont à la pointe des pratiques médicales en matière de dépistage et de prise en charge des infections à HPV. Découvrez les dernières recommandations pour le suivi du HPV anal.
Qu’est-ce que le Papilloma Virus anal (HPV) ?
Le HPV est un virus transmissible par contact, souvent sexuel, qui peut affecter différentes parties du corps, y compris la région anale. Certains types de HPV, notamment le HPV-16 et le HPV-18, sont classés comme hautement oncogènes, c’est-à-dire susceptibles de provoquer des lésions précancéreuses ou cancéreuses.
Les populations à risque
Les dernières recommandations mettent en lumière des populations particulièrement à risque de développer des lésions liées au HPV anal, notamment :
- Les hommes vivant avec le VIH ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH).
- Les femmes ayant reçu une greffe d’organe solide depuis plus de 10 ans.
- Les femmes avec des antécédents de lésions précancéreuses ou cancéreuses de la vulve ou du col de l’utérus (CIN 2+).
- Les hommes et femmes vivant avec le VIH âgés de plus de 45 ans.
Ces populations présentent une incidence élevée de cancer anal, justifiant des stratégies de dépistage ciblées.
Pourquoi suivre de près les infections à HPV anal ?
Risque de progression vers des lésions cancéreuses
Les infections par des types oncogènes de HPV peuvent entraîner des lésions anales intraépithéliales de haut grade (HSIL), qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent évoluer vers un cancer du canal anal. Le dépistage et le suivi permettent d’identifier ces lésions précocement pour une prise en charge rapide.
Prévalence élevée de l’HPV anal dans certaines populations
Des études ont montré une prévalence alarmante de l’HPV anal, notamment chez les femmes vivant avec le VIH (FVVIH) avec des antécédents de lésions cervicales. Ces femmes présentent un risque de portage d’HPV-16 au niveau anal presque trois fois supérieur à celui observé au niveau du col.
Les recommandations pour le suivi du Papilloma Virus anal
1. Dépistage ciblé dans les populations à risque
Le frottis anal est recommandé chez les patients à haut risque, tels que les HSH vivant avec le VIH, les femmes greffées d’organe et les femmes avec des antécédents de lésions précancéreuses vulvaires ou cervicales. Ce dépistage peut être réalisé en consultation et offre une sensibilité élevée pour détecter les lésions précancéreuses.
2. Utilisation des tests HPV-16 pour le triage
Les recommandations incluent l’usage de tests pour détecter spécifiquement les types oncogènes du HPV, notamment le HPV-16. Ces tests permettent d’affiner la stratification du risque et d’orienter les patients vers des examens complémentaires comme l’anuscopie de haute résolution.
3. Surveillance régulière et suivi personnalisé
Pour les patients présentant des lésions de haut grade, une surveillance rapprochée est préconisée. Cela inclut des consultations régulières, des frottis anaux périodiques et des biopsies si nécessaire.
4. Anuscopie de haute résolution
L’anuscopie de haute résolution est un outil essentiel pour évaluer et traiter les lésions anales précancéreuses. Elle permet d’identifier avec précision les zones à risque et d’appliquer des traitements ciblés.
5. Vaccination contre le HPV
La vaccination prophylactique contre le HPV est fortement recommandée pour prévenir les infections par les types oncogènes du virus. Bien qu’elle soit généralement utilisée en prévention primaire, la vaccination peut également jouer un rôle chez les patients déjà exposés, en réduisant le risque de nouvelles infections.
Obstacles à la généralisation des recommandations
Malgré les progrès réalisés, des défis subsistent dans la mise en œuvre des recommandations :
- Non-remboursement des tests HPV anaux : Cela limite l’accès au dépistage pour certains patients.
- Diffusion limitée de l’anuscopie de haute résolution : Ce manque d’équipement et de formation constitue un obstacle à une prise en charge optimale.
- Manque de données dans certaines populations : Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer le risque de cancer anal dans des groupes sous-représentés.
Votre consultation avec le Centre de chirurgie digestive et de proctologie à l’île de la Réunion
Les infections à HPV anal nécessitent une prise en charge proactive, particulièrement chez les populations à risque. Grâce à des stratégies de dépistage ciblées, des outils diagnostiques performants et une surveillance rapprochée, il est possible de prévenir efficacement les lésions précancéreuses et le cancer du canal anal.
Pour en savoir plus sur le suivi du HPV anal ou bénéficier d’une prise en charge personnalisée, prenez rendez-vous avec les Drs Bekkar et Gadsaud-Dauvin au Centre de chirurgie digestive et de proctologie à l’île de la Réunion.