Il existe certaines idées reçues concernant la relation entre les efforts physiques et les hernies de l’aine, que ce soit avant ou après une intervention chirurgicale.
Il est communément admis, tant par le grand public que par certains professionnels de santé, que la hernie de l’aine peut être causée par un effort physique. Les patients rapportent souvent l’apparition d’une tuméfaction de l’aine suite à un effort physique inhabituel. Cependant, aucune étude sérieuse ne vient confirmer cette théorie.
La vraie cause des hernies de l’aine
La hernie de l’aine est une condition très fréquente chez l’homme, se produisant dans environ un tiers des cas, et est dix fois moins fréquente chez la femme. La hernie se développe souvent de manière insidieuse et est révélée par toute forme de pression intra-abdominale accrue, sans en être la cause première.
Anomalie structurelle du fascia transversalis
Des études ont montré que la cause principale des hernies de l’aine est une anomalie dans la structure du fascia transversalis, une membrane qui assure normalement la solidité de l’aine. Ce fascia obture la zone de faiblesse de la région inguinale et crurale, laquelle est dépourvue de couverture musculaire. Par conséquent, la hernie n’est pas due à une déficience musculaire mais plutôt à l’absence de couverture musculaire au niveau de l’aine.
L’impact de l’entraînement physique sur les hernies
Prévention et correction
L’entraînement physique n’a aucun rôle dans la prévention ou la correction d’une hernie. La seule solution est de traiter la hernie en remplaçant la membrane défaillante, couvrant ainsi toute la surface non renforcée par le muscle. C’est pourquoi l’usage d’une prothèse pariétale est presque systématique.
Activité physique post-opératoire et hernie
Reprise de l’activité après l’opération
Il est souvent recommandé d’éviter les efforts physiques prolongés après une intervention chirurgicale pour hernie afin de prévenir la récidive ou l’apparition d’une hernie de l’autre côté. Toutefois, aucune étude n’a montré que l’effort post-opératoire influence la survenue d’une rechute. Au contraire, la reprise immédiate de la marche quelques heures après l’intervention, dans le cadre d’une chirurgie ambulatoire, minimise certaines complications post-opératoires, telles que les phlébites et les infections nosocomiales.
Reprise de l’activité physique intense
La reprise d’une activité physique importante et précoce est également possible. Par exemple, les sportifs reprennent souvent l’entraînement et la compétition peu de temps après les premières semaines post-opératoires. Il est néanmoins important d’éviter une reprise trop précoce des activités pouvant causer des douleurs au niveau du site opératoire, ce qui pourrait entraîner un risque d’accident du travail dans le cadre d’une activité professionnelle à risque.
Une faiblesse congénitale de la paroi abdominale
La hernie de l’aine est principalement due à une faiblesse congénitale de la paroi abdominale. L’effort physique n’est pas impliqué dans la genèse de la hernie. En présence d’une hernie débutante non douloureuse, l’effort n’est pas contre-indiqué, sous réserve d’une consultation spécialisée pour dépister des facteurs de risque de complication et éventuellement indiquer une intervention chirurgicale rapide. Après une opération, le patient peut rapidement reprendre une vie normale sans augmenter le risque de rechute.
Bien que la plupart des hernies nécessitent une intervention chirurgicale, cela relève d’un autre chapitre. Pour toute question ou pour une consultation spécialisée, n’hésitez pas à contacter le Centre de chirurgie digestive et de proctologie à l’île de la Réunion.
